Christine Brotons
Pochette surprise
L'art ne vient pas coucher dans les lits qu'on a faits pour lui. Il se sauve aussitôt qu'on prononce son nom.
Ce qu'il aime, c'est l'incognito. Ses meilleurs moments sont quand il oublie comment il s'appelle.
Jean Dubuffet
La cuisine cannibale (extraits)
Roland TOPOR
Histoires de Monsieur Keuner
Bertold BRECHT
- Le garçon sans défense
- Forme et matière
- Besoin d'un dieu
- Attitude inamicale
- Patriotisme
- L'employé indispensable
Psychanalyse et copulation des insectes (extraits)
Tobie NATHAN
Fantaisie de et avec Jean-Philippe Salério
et Christine Brotons
Lettre aux acteurs
Valère NOVARINA
Peinture Valère Novarina
Poésie de trottoir
Trois courtes pièces
Hanokh LEVIN
Jean-Philippe Salério et Christine Brotons
Erri De Luca La mémoire
Jean-Pierre SIMÉON
SERMONS JOYEUX
De la lente corruption des âmes
dans la nuit tombante (2004)
Éloge de l'inconnu
Éloge du risque
(appel aux bons vivants)
Concerto pour toussotements et papiers froissés
Dario FO in Le gai savoir de l'acteur
J'AI DÉCIDÉ D'ÊTRE IMMORTEL ET POUR L'INSTANT, MON PLAN FONCTIONNE À MERVEILLE !
ALPHONE ALLAIS
Le miroir dans le miroir
"Le cauchemar du danseur"
Michael ENDE
LE MONDE EST TOUT ENTIER LÀ OÙ TU ES. IL N'Y A RIEN D'AUTRE.
Herman Melville
Mon nom est Hor
Michael ENDE
Dessin de Edgar Ende
Comme elle est longue à mourir ma jeunesse ...
Photo Sylvie Flamant
Photo Willy Ronis
Tête de noeud ... au sens propre Photo Inconnu
PETITES PHRASES importantes
Voler son langage à un homme au nom même du langage, tous les meurtres légaux commencent par là.
Roland Barthes
En ce qui concerne l'abolition de la mort, elle m'apparaît à l'évidence comme une réforme de première urgence, dans la mesure où la plupart des humains renâclent farouchement à l'idée de quitter ce bas monde, quels que soient le prix du kilo de poireaux et l'imminence de la troisième guerre mondiale.
Pierre Desproges
Comme cela nous semblerait flou, inconsistant et inquiétant, une tête de vivant, s'il n'y avait pas une tête de mort dedans
Jacques Prévert
Il y a des mots qui font vivre
Et ce sont des mots innocents
Le mot chaleur le mot confiance
Amour justice et le mot liberté
Paul Éluard
Qu'importe que ce soit un sabre, un goupillon ou un parapluie qui vous gouverne ! C'est toujours un bâton, et je m'étonne que des hommes de progrès en soient à disputer sur le choix du gourdin qui leur doit chatouiller l'épaule, tandis qu'il serait plus progressif et moins dispendieux de le casser et d'en jeter les morceaux à tous les diables.
Théophile Gautier
Aux États-Unis
Résistez beaucoup, obéissez peu.
Dès que vous cesserez de mettre en question la soumission, vous serez complètement asservis. Et une fois complètement asservis, aucune nation, aucun état, aucune ville, ne peut jamais ensuite recouvrer la liberté.
Walt Whitman
Une seule misère suffit à condamner une société. Il suffit qu'un seul homme soit tenu, ou sciemment laissé dans la misère pour que le pacte civique tout entier soit nul. Aussi longtemps qu'il y a un homme dehors, la porte qui lui est fermée au nez ferme une cité d'injustice et de haine.
Charles Péguy
Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir.
Aimé Césaire
Que serions-nous sans le secours de ce qui n'existe pas ?
Paul Valéry (La petite lettre sur les mythes)
Comme la terre devait être troublante autrefois, quand elle était si mystérieuse !
À mesure qu'on lève les voiles de l'inconnu, on dépeuple l'imagination des hommes. Vous ne trouvez pas, Monsieur, que la nuit est bien vide et d'un noir bien vulgaire depuis qu'elle n'a plus d'apparitions.
Guy de Maupassant 1850-1893 (La peur)
Parfois j’ai le sentiment d’habiter des écrivains morts ou que des écrivains morts m’habitent. J’ai la sensation de n’être qu’un médium, un individu misérablement banal que les grands fantômes ont la bonté de prendre comme intermédiaire pour venir un peu respirer l’air du temps présent.
René Pons, Carnets du souterrain.
J'ai la bouche de ma mère et les yeux de mon père ;
sur mon visage ils sont toujours ensemble.
Warsan Shire
L'enfance est l'âge d'or des questions
et c'est de réponses qu'on meurt
Julien Gracq
Je reconnais à ceci un véritable poète : en le fréquentant, en vivant longtemps dans l’intimité de son œuvre, « quelque chose » se modifie en moi : non pas tant mes inclinations ou mes goûts que mon sang même, comme si un mal subtil s’y était introduit pour en altérer le cours, l’épaisseur et la qualité. (…) Dans leur voisinage, un corps se fortifie, puis s’amollit et se désagrège. Car le poète est un agent de destruction, un virus, une maladie déguisée et le danger le plus grave, encore que merveilleusement imprécis, pour nos globules rouges. Vivre dans ses parages ? C’est sentir le sang s’amincir, c’est rêver un paradis de l’anémie, et entendre, dans les veines, des larmes ruisseler … Emil Cioran
« Un temps la Critique accompagne l’Oeuvre, ensuite la Critique s’évanouit et ce sont les Lecteurs qui l’accompagnent. Le voyage peut être long ou court. Ensuite les Lecteurs meurent un par un et l’Oeuvre poursuit sa route seule, même si une autre Critique et d’autres Lecteurs peu à peu s’adaptent à l’allure de son cinglage. Ensuite la Critique meurt encore une fois et les Lecteurs meurent encore une fois et sur cette piste d’ossements l’Oeuvre poursuit son voyage vers la solitude. S’approcher d’elle, naviguer dans son sillage est signe indiscutable de mort certaine, mais une autre Critique et d’autres Lecteurs s’en approchent, infatigables et implacables et le temps et la vitesse les dévorent. Finalement, l’Oeuvre voyage irrémédiablement seule dans l’Immensité. Et un jour l’Oeuvre meurt, comme meurent toutes les choses, comme le Soleil s’éteindra, et la Terre, et le Système solaire et la galaxie et la plus secrète mémoire des hommes.
Tout ce qui commence en comédie s'achève en tragédie.
Roberto BOLANO, Les Détectives Sauvages
(Cité par Mohamed Mbougar Sarr dans son livre La Plus Secrète Mémoire Des Hommes)
Si tu persistes à suivre des ombres,
à étreindre des leurres,
elles te le pardonneront mal, les heures.
Les heures que tu limes sont des jours,
les jours que tu ronges sont des ans.
Luis de Gongora (1561-1627)
« Le pouvoir exige des corps tristes. Le pouvoir a besoin de tristesse parce qu'il peut la dominer. La joie, par conséquent, est résistance, parce qu'elle n'abandonne pas. La joie en tant que puissance de vie, nous emmène dans des endroits où la tristesse ne nous mènerait jamais. » Gilles Deleuze
On est tous des voyageurs Stacey, la seule chose qui nous différencie c'est la quantité de bagages qu'on choisit de se mettre sur le dos.
Stephen MARKLEY (Ohio)